"Tout a commencé avec les tissus."

Lorsque les fondateurs de Goodee, Byron et Dexter Peart, ont découvert les magnifiques tissus de coton burkinabés et maliens lors de leur visite à la coopérative de tissage de l'Ethical Fashion Initiative au Burkina Faso, ils ont tout de suite su qu'ils devaient donner vie à l'histoire inspirante de ces textiles. C'est ainsi qu'est née l'idée du sac Bassi : un cabas d'usage quotidien pratique et réutilisable, fabriqué à partir de matériaux artisanaux responsables, que tout le monde puisse utiliser partout.

Byron et Dexter Peart avec des artisans de l'Ethical Fashion Initiative au Burkina Faso.

Il est impossible de raconter l'histoire de ces magnifiques tissus Dan Fani sans mentionner Simone Cipriani et son équipe. Visionnaire et passionné par l'artisanat traditionnel, ce fonctionnaire des Nations unies né en Toscane a créé l'Initiative de Mode Ethique (Ethical Fashion Initiative ou EFI) avec le soutien des Nations unies et de l'Organisation mondiale du commerce pour mettre en relation des artisans qualifiés dans des régions défavorisées à travers le monde avec des marques internationales et leur donner accès au marché mondial. En offrant un travail stable et digne comme alternative à l'économie informelle, le programme vise à générer un impact positif à long terme pour les artisans et leurs communautés - une mission qui a immédiatement trouvé un écho auprès des fondateurs de Goodee.

Simone Cipriani, fondateur de l'Initiative de Mode Ethique au Burkina Faso.

Travaillant main dans la main avec les partenaires locaux, l'équipe de l'EFI mesure l'impact social de chaque nouveau projet et assure la traçabilité des matériaux tout au long de la chaîne de valeur textile. Pour produire les tissus du sac Bassi au Burkina Faso, l'entreprise sociale CABES (Commerce et Artisanat pour le Bien-Être Social) a coordonné le travail de 11 tisserands dans trois ateliers différents à travers le pays.

Parmi ces onze artisans, dix sont des femmes qui, pour la plupart, maîtrisaient déjà l'art complexe du tissage avant de commencer à travailler avec l'EFI. De la teinture des fils de coton à la réalisation de rayures parfaites sur leur métier à tisser, elles ont effectué chaque étape du processus à la main pour produire plus de 250 mètres de tissu. Bien que la partie la plus longue du tissage soit la mise en place du métier et la pose de la chaîne, chaque étape doit être réalisée avec le plus grand soin et la plus grande attention. En une journée, un artisan peut généralement produire environ 2 mètres de beau tissu Dan Fani.

Processus de filage du coton, entièrement réalisé à la main à Ouagadougou, au Burkina Faso.

Dans les zones rurales telles que le village de Ponsomtenga, où la plupart des maisons n'ont ni accès à l'eau courante ni à l'électricité, rejoindre une association de tissage comme l'AFEPO, qui produit deux des quatre tissus utilisés pour confectionner le sac Bassi, a donné aux tisserands locaux l'occasion d'améliorer leurs conditions de vie et de travail. Les artisans sont fiers de leur travail, d'autant plus qu'ils ont la possibilité d'améliorer constamment leurs compétences. De plus, ils disposent désormais d'un espace pour se réunir et socialiser en toute sécurité.

"Ce que j'aime le plus dans mon travail, c'est l'esprit d'équipe qui nous rassemble", déclare Zalissa, 21 ans.

Les commandes apportées par Goodee génèrent un changement très tangible et positif pour les tisserands. Pour les femmes en particulier, ce travail signifie qu'elles peuvent prendre le contrôle de leur vie et s'occuper d'elles-mêmes et de leurs enfants, ce qui crée un impact positif sur toute leur communauté. Certains artisans peuvent même se permettre d'engager de la main-d'œuvre pour travailler dans les champs à leur place grâce aux revenus perçus. Joséphine, veuve de 38 ans et mère de trois enfants, ramassait du bois et des cailloux pour les vendre et subvenir aux besoins de sa famille. "Avant, c'était difficile, mais maintenant ça va vraiment bien. Je gagne de l'argent pour envoyer mes enfants à l'école, les nourrir et les soigner", explique-t-elle fièrement. "Tout va beaucoup mieux".

L'équipe CABES devant la coopérative de tissage.

À INOVATEX, l'un des trois ateliers qui ont travaillé sur les tissus du sac Bassi, on dit que les jeunes qui ont rejoint le groupe ne pensent plus à émigrer. Ils se sentent reconnaissants de ce que le projet a apporté dans leur vie et ont trouvé l'espoir pour l'avenir. "Je suis sûr que j'atteindrai mes objectifs en restant dans ce travail", déclare Bihoun Ahmed, 30 ans. Les tissus ne fournissent pas seulement des emplois, ils sont source de fierté, d'autonomie et de sens.